
Cette exposition consacrée, comme son nom l'indique à Barack Obama, est composée de deux volets. Elle se tiendra jusqu'au 26 janvier 2009 à la Dorothy Gallery's. Cette petite galerie cachée au 27, rue Keller dans le 11ème à deux pas de Bastille connait un sacré buzz médiatique. Le premier volet de son exposition est d'ailleurs prolongé d'une semaine suite à la victoire du candidat démocrate.
Voilà une exposition qui se pose résolument sous le signe de la modernité tant par le concept : peintures et dessins se mêlent à des vidéos; que par les œuvres elles-mêmes : hologrammes, patchwork d'images retouchées numériquement, portraits cubistes.
On y trouve également des croquis plus ou moins satiriques de Wolinski entre autres qui apportent une touche d'humour à cette exposition qui croule sous le poids des symboles historiques.
Plusieurs peintures jouent des différents visages de l'américain moyen. Exemple : un couple moyen de texans arborant leur gros ventre: l'un par la bière, l'autre par la grossesse...
Toutes ces œuvres assez variées ont en commun Barack Obama, l'espoir qu'il insuffle et surtout son message qui fait écho aux grands hommes de l'histoire américaine ( hologramme Obama/Luther King, croquis de Lincoln).
Quand on sort de cette galerie très conviviale (le lieu est aménagé telle une maison), on se demande ce que ces oeuvres, à part leur indéniable qualité esthétique, apportent au sujet Obama. Qu'en est-il du recul nécessaire par rapport aux faits de l'histoire? Si l'on met à part, le vrai talent technique de certaines oeuvres, que reste-il? N'est ce pas trop facile de superposer plusieurs images très évocatrices et déjà trop vues d'Obama, des extraits de ses célèbres discours?
N'est-il pas réducteur d'observer, de commenter la victoire d'Obama dans sa seule dimension raciale? Obama s'est bien gardé de se revendiquer "Black" et encore moins "afro-américain". Certes, il est important de rappeler que 44% de l'électorat américain blanc a voté pour lui ( un record depuis 3 décennies).
Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à relativiser cette victoire. Bien au contraire, j'étais l'une de ses premières supportrices françaises. Je sais au combien ce que cette victoire représente pour les afro-américains de Brooklyn à Baton Rouge.
Mais le message de Barack Obama est un message universel. Il s'est fait un nom dans le paysage politique en 2004 grâce à son discours sur les états - UNIS d'Amérique. Cette victoire est donc celle de tout un peuple!
"Yes, we can" signifie bien plus que la capacité à élir un président issu d'une minorité. Ce message signifie aussi que nous pouvons reprendre les rênes d'une société libérale débridée, nous pouvons repenser notre politique étrangère, quitter le bourbier irakien. Oui, nous pouvons à nouveau être les numéros 1 dans les grands enjeux mondiaux : l'écologie, l'innovation, l'éducation.
En un mot :oui nous pouvons encore être un modèle pour le monde occidental (rôle endossé entre admiration et répulsion). Nous pouvons encore faire rêver par notre capacité à défaillir (l'ère Bush ) et à nous relever ( l'ère Obama?) : être une terre de contradictions.
Du yuppy de NYC au redneck de Louisiane, du fermier de l'Ohio au scénariste de Californie, de la série TV desperate Housewives au Jerry Springer show, des films American Pie au films indépendants de Gus Van San, du désert du Nevada aux rocheuses du Montana. Etre noir et blanc à la fois.
A savoir si le deuxième volet de cette exposition, nous donnera de quoi rêver...