dimanche 23 novembre 2008

"Barack Obama in Paris" à la Dorothy's gallery


Cette exposition consacrée, comme son nom l'indique à Barack Obama, est composée de deux volets. Elle se tiendra jusqu'au 26 janvier 2009 à la Dorothy Gallery's. Cette petite galerie cachée au 27, rue Keller dans le 11ème à deux pas de Bastille connait un sacré buzz médiatique. Le premier volet de son exposition est d'ailleurs prolongé d'une semaine suite à la victoire du candidat démocrate.

Voilà une exposition qui se pose résolument sous le signe de la modernité tant par le concept : peintures et dessins se mêlent à des vidéos; que par les œuvres elles-mêmes : hologrammes, patchwork d'images retouchées numériquement, portraits cubistes.
On y trouve également des croquis plus ou moins satiriques de Wolinski entre autres qui apportent une touche d'humour à cette exposition qui croule sous le poids des symboles historiques.

Plusieurs peintures jouent des différents visages de l'américain moyen. Exemple : un couple moyen de texans arborant leur gros ventre: l'un par la bière, l'autre par la grossesse...

Toutes ces œuvres assez variées ont en commun Barack Obama, l'espoir qu'il insuffle et surtout son message qui fait écho aux grands hommes de l'histoire américaine ( hologramme Obama/Luther King, croquis de Lincoln).

Quand on sort de cette galerie très conviviale (le lieu est aménagé telle une maison), on se demande ce que ces oeuvres, à part leur indéniable qualité esthétique, apportent au sujet Obama. Qu'en est-il du recul nécessaire par rapport aux faits de l'histoire? Si l'on met à part, le vrai talent technique de certaines oeuvres, que reste-il? N'est ce pas trop facile de superposer plusieurs images très évocatrices et déjà trop vues d'Obama, des extraits de ses célèbres discours?
N'est-il pas réducteur d'observer, de commenter la victoire d'Obama dans sa seule dimension raciale? Obama s'est bien gardé de se revendiquer "Black" et encore moins "afro-américain". Certes, il est important de rappeler que 44% de l'électorat américain blanc a voté pour lui ( un record depuis 3 décennies).

Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à relativiser cette victoire. Bien au contraire, j'étais l'une de ses premières supportrices françaises. Je sais au combien ce que cette victoire représente pour les afro-américains de Brooklyn à Baton Rouge.
Mais le message de Barack Obama est un message universel. Il s'est fait un nom dans le paysage politique en 2004 grâce à son discours sur les états - UNIS d'Amérique. Cette victoire est donc celle de tout un peuple!

"Yes, we can" signifie bien plus que la capacité à élir un président issu d'une minorité. Ce message signifie aussi que nous pouvons reprendre les rênes d'une société libérale débridée, nous pouvons repenser notre politique étrangère, quitter le bourbier irakien. Oui, nous pouvons à nouveau être les numéros 1 dans les grands enjeux mondiaux : l'écologie, l'innovation, l'éducation.
En un mot :oui nous pouvons encore être un modèle pour le monde occidental (rôle endossé entre admiration et répulsion). Nous pouvons encore faire rêver par notre capacité à défaillir (l'ère Bush ) et à nous relever ( l'ère Obama?) : être une terre de contradictions.

Du yuppy de NYC au redneck de Louisiane, du fermier de l'Ohio au scénariste de Californie, de la série TV desperate Housewives au Jerry Springer show, des films American Pie au films indépendants de Gus Van San, du désert du Nevada aux rocheuses du Montana. Etre noir et blanc à la fois.

A savoir si le deuxième volet de cette exposition, nous donnera de quoi rêver...

samedi 22 novembre 2008

Vicky, Cristina, Barcelona


J'aime cette affiche.
Les bras sont ballants, enveloppants, rassurants - Les lèvres sont charnues, gourmandes, amoureuses.
Il fait chaud mais un léger vent rafraîchit l'air. On a envie de manger des fruits et de sentir leur jus coulant le long du poignet. On prendrait bien un peu de vin. Elena : ses bras serrant mais pas trop Juan Antonio, ses lèvres : c'est l'amour. Présent mais en retrait, bienveillant, affectueux, beau.

Les lèvres, celles de Cristina donnent envie d'être embrassés, le torse de Juan Antonio enlacé, agrippé.

On sent le désir dans cette photo, le désir charnel et pourtant une innocence plâne, une indolence.
Se laissez-aller au plaisir, au rire, à l'art, aux sentiments.
Prends- moi la main, mon bras que je ne te lâche plus. Les couleurs sont un peu estompées tel un lointain souvenir, un rêve. Regarder cette affiche peut-être aussi douloureux que de se réveiller et de réaliser que ce n'était qu'un doux rêve, que la présence de l'amant n'était qu'un songe.

Les cheveux d'Elena et de Cristina : la grâce, lâchés au vent ou rangés à la va-vite, un chignon de rien, les mèches couvrent une partie du visage, elles leur frôlent le cou, couvrent une partie de leur visage. je veux passer la main dans leur cheveux, je veux qu'on me passe la main dans les cheveux.

Ils semblent ne former qu'un. 3 corps, 3 bouches : 1 homme, 2 femmes. L'une blonde incandescente, l'autre brune brûlante : Ils se touchent à peine. Peut-être si'ls se touchaient vraiment, ils s'enflammeraient?

Je les contemple comme ils contemplent la vie. Revenons aux premières scènes du film. J'aimerais avoir cette rencontre fortuite : ne pas avoir peur d'une proposition soi-disant indécente. Je ne veux pas me ranger derrière ces principes, ces manières, ces évidences "qu'il ne faut pas". Cette arrogance de croire que ce n'est PAS BIEN, de croire qu'il y a mieux ailleurs.

Y-a-t-il vraiment mieux q'un picnic sur les hauteurs de Barcelone? Que de se perdre dans l'autre? d'en être étourdie et de se retrouver béate, les lèvres entreouvertes, les bras ballants cherchant l'étreinte.

Ca fait mal de savoir que c'est ça. Ca fait mal de savoir que c'est ça et rien d'autre et que ça n'est déjà plus. L'étreinte est terminée, le sommeil est arrivé, l'éclat de rire étouffé, l'amant s'en est allé...

Cette affiche dit beaucoup de ma vision de l'amour, de mon Barcelone, de ma vision de la beauté, de ma langueur.


Pourquoi attendre? Parce que oui, on ne sait pas toujours ce que l'on veut et ce que l'on veut n'est pas toujours ce dont nous avons besoin. Mais arrêtons-nous là, j'en ai déjà le coeur serré, le ventre noué.
Dieu que ce ventre parle pour moi. Avec moi, c'est plus de ventre que de mal. Depuis que je suis petite il est la tour de contrôle de mes douleurs et de mes appréhensions.

A 6 ans, vomir me faisait pleurer toutes les larmes de mon corps.
A 14 ans, mon ventre se nouait dans la nuit à imaginer mes parents divorcer.
A 16 ans, il se tordait lorsque je connus les premières peines d'amitiés.
A 21 ans, il convulsa, se retourna, se ferma à la perte du premier amour.

Et depuis, je le ménage tellement que je ne prends plus le risque de le contrarier. Mais ce n'est quand même pas mon ventre qui va décider pour moi!

Tout le monde dit qu'être irrationnel c'est se laisser importer par son coeur. Oui, c'est vrai, mais le coeur n'est qu'un opérationnel, un messager dans cette affaire qu'est l'amour. Le roi, celui qui a le droit de veto, celui qui laisse passer ou empêche avant même que le moindre sentiment ne puisse éclore : c'est le ventre. Le coeur est déjà à l'ouvrage sinon à quoi bon battre.

Ma nouvelle résolution 2009 : ne plus laisser mon ventre commander!

dimanche 16 novembre 2008

Le jour où j'ai compris ce qu'être de droite voulait dire

Il aura suffit d'une remarque de l'ami de mon frère pour avoir un déclic, une intuition à défaut d'une réelle compréhension. C'est comme si tous les éléments parcellaires glanés au fil des conversations tenaient enfin dans un seul concept.
J'ai commencé à comprendre pourquoi le mot proactif usité à tout- bout- de -champ ces derniers temps est bien plus qu'une des qualités clés pour réussir et construire sa vie.

Dans le mot proactif pointe déjà l'idée d'un certain déterminisme aussi contradictoire que cela puisse paraître.
Je suis proactif, je sais où je vais, j'ai mon chemin tout tracé. mais d'où vient une telle détermination? Notre éducation tant familiale que scolaire y joue sûrement un grand rôle, nous pousse dans telle ou telle direction. Ainsi arrivés à l'âge adulte nos décisions nous paraissent naturelles, évidentes.
Et c'est là que l'image qui colle aux gens de droite se révèle pertinente. Lorsque la détermination d'un tel écarte jusqu'à la négation le doute, la difficulté de l'autre. Quand c'est le marche où crêve qui devient roi. Quand celui qui contemple les diverses options qui s'offrent à lui ne sait pas quoi choisir est perçu comme un passif donc inefficace.

Mais si le problème était que certaines personnes ne connaissent tout simplement pas les options, les possibles, ne savent pas qu'il y a tout un monde, plein d'opportunités au-delà de ce que leur éducation leur ont permis de voir jusqu'à présent! Là faillit le rôle fondamental de l'éducation, de l'information en d'autres termes le rôle de l'école républicaine.

Etre de droite signifierait-il manquer de patience, de tolérance envers ceux qui n'ont pas (encore) la chance d'être déterminés, décidés ( par qui d'ailleurs? ). C'est tout à leur avantage, je suis tentée de dire, puisque peut-être en eux naîtront des ambitions moins évidentes mais toutes aussi nobles.

Là où le système libéral pousse son incompréhension et par extension son intolérance au plus haut point est lorsque cette société ne tend pas la main à ceux qui ne savent pas vers où regarder, se tourner, où pire encore lorsque cette société considère que ce n'est pas son rôle de mettre à disposition les outils afin de permettre à tous à chacun de bien choisir sa vie et de connaître même l'embarras du choix:)

samedi 15 novembre 2008

Le parano show du zapping


Je suis tombée sur cet article publié sur krinein.com en consultant la page Facebook dédiée au Zapping de Canal+.

Trouvant cette critique plutôt juste sur la bombe à retardement que peut constituer un assemblage d'images et de paroles aussi forts en contenu et en sens accentué par l'absence totale de commentaires.

Je vous laisse méditer sur le poids des mots ( et de leur absence) et du choc des photos...


Critique par iscarioth - le 17/01/2007

Le droit de ci­ta­tion : un prin­cipe du droit fran­çais sur le­quel re­pose le Zap­ping de Canal Plus. Pour don­ner une brève ex­pli­ca­tion, chaque oeuvre au­dio­vi­suelle dif­fu­sée à la té­lé­vi­sion est pro­té­gé par le droit d'au­teur. On ne peut pas re­pro­duire ces oeuvres sans l'au­to­ri­sa­tion des ti­tu­laires des droits d'au­teur. Seule­ment, il existe des ex­cep­tions à cela, dont une ex­cep­tion ap­pe­lée « le droit de courte ci­ta­tion ». Citer une oeuvre pen­dant une courte durée est au­to­ri­sé, sur­tout si l'oeuvre pro­duite en­suite revêt un ca­rac­tère pé­da­go­gique ou in­for­ma­tion­nel.


Pé­da­go­gique et in­for­ma­tion­nel, le Zap­ping ? Ca se dis­cute. Sur le pre­mier point, en tout cas, on est d'ac­cord : le pro­gramme in­ves­tit la courte ci­ta­tion. Sur un peu moins de cinq mi­nutes de Zap­ping quo­ti­dien, en­vi­ron vingt « zaps ». Ce qui nous donne une moyenne de quinze se­condes par sé­quence ex­traite. Une fur­ti­vi­té qui pose plu­sieurs pro­blèmes. Tout d'abord, un pro­blème de concen­tra­tion. Les « consom­ma­teurs » ré­gu­liers du Zap­ping s'en sont cer­tai­ne­ment ren­dus compte, sur­tout s'ils re­gardent les com­pi­la­tions à la se­maine ou à l'année, il est dif­fi­cile d'avoir conscience, à chaque mo­ment, du dé­fi­le­ment des images. Les sé­quences s'em­boîtent les unes aux autres. Sor­ties de leur contexte puis as­sem­blées, ces images gé­nèrent un sens nou­veau, un dis­cours. Si bien qu'il est par­fois ef­frayant de re­mon­ter le fil de sa pen­sée, après avoir vi­sion­né le Zap­ping. Cas concret : le Zap­ping est ter­mi­né, je me lève pour aller me cher­cher une bois­son dans la pièce d'à coté. Une phrase me vient en tête, je n'en com­prends pas for­cé­ment le sens ni la pro­ve­nance, mais elle est là, elle ré­sonne. En fai­sant l'ef­fort de sa­voir d'où m'est venue cette idée, je par­viens à re­trou­ver le fil de ma pen­sée, à dé­pis­ter quel est l'im­bri­que­ment d'images qui m'a amené à cette « conclu­sion men­tale ». Une prise de conscience qui peut ef­frayer. Les images, as­sé­nées, dé­na­tu­rées, sor­ties de leur contexte puis re­tra­vaillées par l'in­ter­mède du mon­tage gé­nèrent un dis­cours fur­tif, qui se forme clai­re­ment dans les es­prits, mais dont il est tou­te­fois dif­fi­cile d'avoir conscience et de contrô­ler.

Le Zap­ping, une grande ma­ni­pu­la­tion ? Mais com­ment est-​ce pos­sible ? L'émis­sion est la plus neutre pos­sible, la preuve en est qu'elle ne se per­met aucun com­men­taire, ne fai­sant que rap­por­ter des mo­ments vus et en­ten­dus. Oui, mais. Il n'y a pas tra­vail plus en­ga­gé et per­ni­cieux que le tra­vail de mon­tage. Toute image mon­tée est une image mise en scène et donc, une image en­ga­gée. L'en­chaî­ne­ment des images gé­nère un dis­cours. L'émis­sion ne peut re­ven­di­quer au­cune neu­tra­li­té. On peut même dé­fi­nir une to­na­li­té. Le zap­ping, s'il faut dé­fi­nir son es­prit, est po­li­tique et pes­si­miste. Po­li­tique, dans le sens où il ré­vèle les contra­dic­tions de chaque po­li­ti­cien à forte ré­so­nance mé­dia­tique. Pes­si­miste, dans le sens où le Zap­ping fait s'en­chaî­ner les constats dé­sas­treux et alar­mistes. Ré­chauf­fe­ment cli­ma­tique, frac­ture so­ciale, en­det­te­ment, guerre, ma­ni­pu­la­tions, men­songes, vio­lences... Après une heure de Zap­ping, il vous pren­dra l'envie d'aller cher­cher le noeud cou­lant et de vous pendre, tel­le­ment l'im­bé­cil­li­té hu­maine est pré­sen­tée, chaque année, comme in­cu­rable. Le pa­ra­doxe, c'est que le Zap­ping joue de ce dis­cours alar­miste. Sou­vent, l'émis­sion se fait la caisse de ré­so­nance des jour­naux té­lé­vi­sés pro­pa­geant la peur, avant de citer les pa­roles d'un so­cio­logue ou ana­lyste des mé­dias té­moi­gnant de la mé­ca­nique mé­dia­tique de la ter­reur et de la pa­ra­noïa. Le Zap­ping pro­page ce qu'il dé­nonce et dé­nonce ce qu'il pro­page. Iro­ni­que­ment, le Zap­ping 2006 a été titré : « Pa­ra­no Show ».

A la dif­fé­rence d'Arrêt sur images, qui fonc­tionne sur le même prin­cipe du droit à la courte ci­ta­tion, le Zap­ping ne laisse pas au spec­ta­teur le temps de co­gi­ter. Ce­lui-​ci est gavé comme une oie té­lé­vi­suelle d'images en tout genre. Im­pos­sible par­fois, de suivre le rythme, de se concen­trer sur la pro­ve­nance de l'image, d'an­ti­ci­per une contex­tua­li­sa­tion. On se prend tout dans la gueule, l'ex­pres­sion est ap­pro­priée. A la lec­ture de cette cri­tique, les plus conser­va­teurs d'entre nous, n'ayant pas en­core dé­cou­vert le Zap­ping par eux-​mêmes, pour­ront s'ex­cla­mer qu'il faut in­ter­dire à tout prix cette émis­sion dan­ge­reuse, par­ti­sane, qui dé­tourne les images de leur sens ori­gi­nel. Ce se­rait faire bien peu confiance aux gens. Pen­dant long­temps, la lec­ture a été consi­dé­rée comme dan­ge­reuse. L'Eglise et l'Etat avaient peur que les « mau­vaises lec­tures » ne dé­tournent les masses la­bo­rieuses du tra­vail pour les ame­ner sur les sen­tiers de la per­di­tion et de la ré­vo­lu­tion. Il fal­lait alors in­ter­dire cer­tains livres, pour pro­té­ger ces « lec­teurs éponge » qui ris­quaient de s'im­bi­ber des pires in­sa­ni­tés. Beau­coup s'ins­crivent dans le même mode de pen­sée, au­jourd'hui, face à ce que vé­hi­cule la té­lé­vi­sion. Dire que cer­tains pro­grammes télé sont dan­ge­reux au­jourd'hui, c'est un peu comme quand on pro­cla­mait, hier, que cer­tains livres étaient à pros­crire.


Le Zap­ping fait peur au­tant qu'il peut être for­ma­teur pour l'es­prit. Il s'agira pour le spec­ta­teur de prendre du recul avec ce qu'on lui montre, de se ser­vir de ce qu'il voit pour re­bon­dir sur de nou­velles ré­flexions. Là, on pour­ra consi­dé­rer le Zap­ping comme hau­te­ment pé­da­go­gique. En ré­su­mé : le Zap­ping, comme une vé­ri­té ter­ro­ri­sante, non, comme un sti­mu­lant à la ré­flexion et à la prise de recul, oui.

lundi 3 novembre 2008

Les élections américaines en 3 minutes


dimanche 12 octobre 2008

Offset your transport : plant a tree with treedoo.org



Treedoo offre la possibilité aux particuliers et aux entreprises de compenser volontairement leurs rejets de CO2 en plantant des arbres en Afrique.

Nos projets s'inscrivent dans une véritable logique de développement durable puisque nous incitons nos clients à adopter des comportements plus respectueux de l'environnement et que nos projets favorisent le développement local de régions déshéritées en Afrique.

A terme notre projet permettra de développer 6 000 emplois et nous financerons des projets dans les domaines sanitaires et éducatifs.

Nos partenaires sont la Croix Rouge Malgache et notre relais sur le terrain, Neo.

www.treedoo.org



Join the treedoo community. Together we want to plant 50 000 000 trees in Madagascar and therefore reduce 7 500 000 tons of CO2. Help us to make it happen.

When you have to take a flight, compensate your carbon emission by planting trees.

Plant trees for only one Euro or less than one pound on treedoo.org and contribute to act against global warming.

www.treedoo.org

Guingamp - Paris départ 19h36



Je n'aime pas les dimanches soirs.
Ca sent la viande froide emballée dans du papier aluminium mangée vite fait sur un coin de table.
Le dimanche soir te martèle une heure avant le départ de "dépêches- toi, on va rater le train", de "t'as fait ton sac" jusqu'à te donner la nausée au moins jusqu'au Mans.
Le dimanche soir c'est une conversation trop solennelle, trop plein de non-dits et souvent absurde autour d'un dernier verre. Un faux calme avant la tempête sur tout ce qu'on ne s'est pas dit pendant 2 jours, d'ailleurs il y avait une bonne raison à ça.
Je n'aime pas les dimanches soirs parce qu'en une heure ils te dépouillent de tout : de ton calme, de tes bons moments du weekend, de ton envie de repartir bref ça te sape le moral d'un coup.
C'est cette envie de pleurer, de s'énerver, de rester, d'être loin et même de n'être jamais venu!

Aux 7 coups de l'horloge qui annoncent 19H , c'est comme chez Pavlov, le corps et l'âme savent qu'ils n'y a plus qu'une chose à faire : PARTIR.
Comme si le présent était suspendu, tout et tout le monde rôdent et participent au départ.
Quoi de plus angoissant que de partir sans horizon lointain. Un mur semble s'être abattu, on ne voit pas plus loin que la gare de Guingamp, que l'horaire affiché sur le billet de train.
Tout converge vers le moment fatidique où l'alarme retentira et les portes se refermeront.

Puis ce sont les sièges confortables et intimistes du train qui te coincent entre la clim' trop forte pour un mois d'octobre, le voisin qui occupe tout l'accoudoir et les sacs qui empêchent d'étendre les jambes. Tout ce petit univers impersonnel finalement joue bien son rôle de SAS.
On entrevoit un horizon. On regarde l'heure et on se rend compte qu'il n'est même pas 20 heures, on sort un livre, on envoie un texto, on plannifie son lundi soir. La vie reprend le dessus, on est plus oppressé par le présent, le démon du dimanche soir ne nous possède plus. le futur fait de nouveau place et le passé revient pour nous rappeler que l'on a passé un bon weekend....

mardi 30 septembre 2008

Petite sagesse du quotidien



Prends l'air, un bon bol d'air au sens propre du terme. Laissons les appartements étriqués, les rues bondées, le métro qui comprime.

Profitons de l'été indien breton : les champs jaunis qui s'étendent à l'horizon, les rouleaux de paille : l'ESPACE.... mmmhhhmmm... on respire un bon coup et on lâche prise.
On reprend le temps, ce temps qui ne fait que nous échapper.

Les parisiens ( les vrais, j'entends, ceux qui prennent leur voiture entre 2 arrondissements) ne comprennent pas vraiment ce qu'est la province.
Il n'y a pas de grande différence entre Nantes, Bordeaux ou Paris (mises à part la taille, la mentalité); mais s'il a bien un truc qui est propre à Paris en France, c'est le rapport au temps. Savoir gérer son temps demande une réelle adaptation aux nouveaux débarqués dans la capitale, il faut renoncer à contrôler son temps.

T'as deux heures devant toi : ne pense pas que tu en feras quelque chose. Tu apprendras ce que j'appelle les temps bâtards : assez de temps pour s'ennuyer, pas assez pour faire un truc.

En province, on contrôle son temps, on a le temps de faire milles choses à la fois, les lieux, les gens ne nous échappent pas. On peut aller dans tel quartier, prendre un verre dans tel bar, passer chez pierpoljak et toujours être à l'heure pour la soirée. A paris, c'est tellement difficile de tenir son agenda, qu'être en retard est devenu un snobisme si ce n'est une politesse...

Tout est résumé dans cette phrase de ma grand-mère alors que je m'apprêtais à prendre mon train. " Maintenant, il faut toujours se dépêcher, on ne fait que courir...".

Et c'est vrai, et yen a marre. On prend plus le temps de se dire tiens qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui que déjà le dernier métro est passé, que la séance est commencée, bref qu'on est déjà en retard.

dimanche 20 juillet 2008

On les voit le sourire aux lèvres...

Ca ne vous ai jamais arrivé à vous? Vous êtes tranquillement assis dans le métro en train de feuilleter un magazine ou dévorant un livre et vous êtes perturbés dans votre lecture par votre voisin qui marmonne.
Vous jetez un coup d'oeil à votre droite : votre voisin est simplement en train de consulter son portable. Vous retournez alors à votre lecture et les marmonnements reprennent. Un nouveau coup d'œil à droite : " Il parle tout seul ou quoi mon voisin? " et là c'est le déclic :
" aahh mais il est au téléphone". Les écouteurs reliés au téléphone auraient dû vous mettre la puce à l'oreille!

J'avoue, je suis peut-être bêtement accrochée aux conventions que requièrent toute conversation téléphonique mais où sont passés les usuels "allos", " comment ça va? " qui accompagnent le début de toute conversation et adoucissent l'intrusion dans la vie de l'interlocuteur.
Ces nouveaux communicateurs mobiles semblent reprendre tout naturellement une conversation "réelle" interrompue un peu plus tôt. Il y a des chuchotement, des silences - qui nous laissent croire à tort que la conversation est finie-. Le rythme des phrases, de la conversation est exactement celle d'une conversation en face-à-face à la différence près qu'ils manquent la gestuelle, l'expression du visage qui en disent plus que les mots.

La sonnerie ne retentit plus, la conversation s'arrête comme elle a commencé. ils partagent leur moindre moment de la journée...et nous avec.
Attardez-vous sur votre voisin, ses gestes, son regard sont adoucis comme feutrés. Il est à nouveau dans son salon. On imagine la personne à l'autre bout du fil en train de faire la vaisselle, le ménage, dans son train-train quotidien qui devrait pourtant nous être étranger.

Je vous l'accorde, le portable ne devrait être qu'un instrument qui sert la communication.
mais est-ce à dire que les circonstances, les lieux, notre environnement ne nous conditionnent plus, ne conditionnent plus nos discours, nos rapports aux gens?
Que je sois chez soi, au travail, dans le métro, je peux recréer ma bulle d'intimité au téléphone. Mes histoires de cœur, mes épanchements ont lieu d'être dans un lieu public? Serait-ce la fin de la nette distinction entre la sphère privée et la sphère publique?

On peut désormais tout partager, tout communiquer où l'on veut, quand on veut.
Peut-être que dans cette surenchère dans l'exposition personnelle, chacun cherche son quart d'heure de gloire. Rendre exceptionnel le quotidien dans ce qu'il offre de plus banal.
Mais ce serait trop simpliste de réduire cette soif de l'exposition, du partage instantané à cette hypothèse.

Je crois que l'on pourrait regarder également de ce côté : " Sommes-nous ce que faisons? " et surtout " sommes-nous SEULEMENT ce que nous faisons?"
Si nous prenons l'hypothèse que oui... en effet, il faut que tout ce que nous fassions soit sublimé. A peine vécu, déjà partagé, déjà publié, exposé. Comme si la non-exposition de nos dernières vacances, de nos soirées les rendait inexistantes ou pire sans intérêt. Ces moments ne comptent que parce qu'ils contribuent, participent de notre personnalité. En les partageant avec le maximum de personnes , nous y cherchons une sorte d'approbation et de status.

Tout est " EX", nous sommes génération "EX"
EX travertis
EX posés
EX petit-ami
EX trapolés
EX igeants

OUT?

Ce qui me mène tout logiquement à me demander, où en est le IN? mon moi, mon vrai, mon chez- moi, mon jardin secret, la confidence
IN vitation
IN touchable
Ces deux derniers mots touchent deux extrémités : tu peux venir mais tu ne m'auras pas, tu ne me saisiras pas, tu ne me cerneras pas. S'y mêle une certaine agressivité dans cette défense. On défend son territoire, son chez-soi.
Le monde les relations fonctionnerait comme une grande vitrine.
Regarde ce que j'ai fait le weekend dernier, qui je fréquente et je te dirais qui je suis... mais pas trop, sinon je n'existe plus. Respecter les codes pour faire partie de la mouvance mais savoir s'en distancer pour trouver sa place.

J'existe parce je fais ce que tu ne fais pas. J'existe parce que tu me regardes.
Le border-line est roi au royaume de la relativité.

samedi 19 juillet 2008

Le jour est peut-être arrivé

Depuis combien de temps je me le répète intérieurement...Je n'ai pas besoin d'un pense-bête, d'un post-it sur le coin d'une table. La pensée est là, pressante presque moralisante, un "qu'est-ce que tu fous" permanent.

Tout a commencé il y a environ 3 mois au cours d'une conversation téléphonique d'une heure avec un inconnu (enfin l'ami d'un pote), sur l'importance d'avoir un projet et de définir le sien et, tâche plus laborieuse, de le réaliser.

Depuis, pour ainsi dire, j'écris.
Je suis passée par le cérémonial du choix du carnet, les gribouillages dans le métro, les petites joies de se surprendre par une pensée bien enfouie enfin mise à jour.
Mais comme il est difficile d'ouvrir les pages du carnet et de faire face à la page blanche. Non par manque d'inspiration : lever le nez dans les rues de Paris ou d'ailleurs suffit à me donner l'envie de noircir une page. Non, la difficulté est de structurer ce magma de pensées qui dégouline à la surface de ma pensée, sans distinction, ni limites, et qui se laisser couler au fil du jour et de la nuit.
La sensation que le temps passe, que les intuitions s'envolent, m'échappent me procure une petite angoisse. Cela se renforce d'autant plus lorsqu'une autre intuition fait place et qu'elle complète une plus ancienne. Pourquoi n'ai-je pas encore écrit noir sur blanc la précédente? Tout s'imbrique sans ordre ni logique mais l'intuition, le lien reste là.

Alors je suis là aujourd'hui, assise sur cette chaise pour écrire ses intuitions avec l'illusion de les retenir; et qu'elles constitueront un jour, j'espère, les pierres d'un système qui a du sens, qui tient debout.

Dernièrement, la lecture d'un article m'a également poussé à passer la barrière. Un article sur le langage, notre rapport à la langue (maternelle/étrangère) et notre rapport au monde.
Cet article : j'ai déjà voulu l'écrire tant de fois. (voleuse de sujet!) Combien de fois, je me suis émerveillée devant les pouvoirs d'une langue étrangère, de la façon dont elle nous protège, nous donne du courage, façonne notre vision du monde, notre psychologie.
J'aimerais aussi parler de tout ça. J'ai envie de rendre à mes voyages ce qu'ils m'ont apporté, j'ai envie de parler de tous ces paysages que j'ai eu la chance de découvrir. J'ai envie de rendre hommage aux lieux, aux villes. J'ai envie d'évoquer la chaleur de la Louisiane, l'odeur de la Turquie, la tombée de la nuit en Sicile et le ciel espagnol, de parler du pourquoi certains font une décision et d'autres prennent une décision.

J'ai envie de parler, de montrer ces petits détails qui m'émerveillent, m'amusent à chaque coin de rue, de ces envies d'ailleurs, de ces photos qui immortalisent l'éphémère, des autres.