dimanche 23 novembre 2008
"Barack Obama in Paris" à la Dorothy's gallery
Cette exposition consacrée, comme son nom l'indique à Barack Obama, est composée de deux volets. Elle se tiendra jusqu'au 26 janvier 2009 à la Dorothy Gallery's. Cette petite galerie cachée au 27, rue Keller dans le 11ème à deux pas de Bastille connait un sacré buzz médiatique. Le premier volet de son exposition est d'ailleurs prolongé d'une semaine suite à la victoire du candidat démocrate.
Voilà une exposition qui se pose résolument sous le signe de la modernité tant par le concept : peintures et dessins se mêlent à des vidéos; que par les œuvres elles-mêmes : hologrammes, patchwork d'images retouchées numériquement, portraits cubistes.
On y trouve également des croquis plus ou moins satiriques de Wolinski entre autres qui apportent une touche d'humour à cette exposition qui croule sous le poids des symboles historiques.
Plusieurs peintures jouent des différents visages de l'américain moyen. Exemple : un couple moyen de texans arborant leur gros ventre: l'un par la bière, l'autre par la grossesse...
Toutes ces œuvres assez variées ont en commun Barack Obama, l'espoir qu'il insuffle et surtout son message qui fait écho aux grands hommes de l'histoire américaine ( hologramme Obama/Luther King, croquis de Lincoln).
Quand on sort de cette galerie très conviviale (le lieu est aménagé telle une maison), on se demande ce que ces oeuvres, à part leur indéniable qualité esthétique, apportent au sujet Obama. Qu'en est-il du recul nécessaire par rapport aux faits de l'histoire? Si l'on met à part, le vrai talent technique de certaines oeuvres, que reste-il? N'est ce pas trop facile de superposer plusieurs images très évocatrices et déjà trop vues d'Obama, des extraits de ses célèbres discours?
N'est-il pas réducteur d'observer, de commenter la victoire d'Obama dans sa seule dimension raciale? Obama s'est bien gardé de se revendiquer "Black" et encore moins "afro-américain". Certes, il est important de rappeler que 44% de l'électorat américain blanc a voté pour lui ( un record depuis 3 décennies).
Ne vous méprenez pas, je ne cherche pas à relativiser cette victoire. Bien au contraire, j'étais l'une de ses premières supportrices françaises. Je sais au combien ce que cette victoire représente pour les afro-américains de Brooklyn à Baton Rouge.
Mais le message de Barack Obama est un message universel. Il s'est fait un nom dans le paysage politique en 2004 grâce à son discours sur les états - UNIS d'Amérique. Cette victoire est donc celle de tout un peuple!
"Yes, we can" signifie bien plus que la capacité à élir un président issu d'une minorité. Ce message signifie aussi que nous pouvons reprendre les rênes d'une société libérale débridée, nous pouvons repenser notre politique étrangère, quitter le bourbier irakien. Oui, nous pouvons à nouveau être les numéros 1 dans les grands enjeux mondiaux : l'écologie, l'innovation, l'éducation.
En un mot :oui nous pouvons encore être un modèle pour le monde occidental (rôle endossé entre admiration et répulsion). Nous pouvons encore faire rêver par notre capacité à défaillir (l'ère Bush ) et à nous relever ( l'ère Obama?) : être une terre de contradictions.
Du yuppy de NYC au redneck de Louisiane, du fermier de l'Ohio au scénariste de Californie, de la série TV desperate Housewives au Jerry Springer show, des films American Pie au films indépendants de Gus Van San, du désert du Nevada aux rocheuses du Montana. Etre noir et blanc à la fois.
A savoir si le deuxième volet de cette exposition, nous donnera de quoi rêver...
samedi 22 novembre 2008
Vicky, Cristina, Barcelona
J'aime cette affiche.
Les bras sont ballants, enveloppants, rassurants - Les lèvres sont charnues, gourmandes, amoureuses.
Il fait chaud mais un léger vent rafraîchit l'air. On a envie de manger des fruits et de sentir leur jus coulant le long du poignet. On prendrait bien un peu de vin. Elena : ses bras serrant mais pas trop Juan Antonio, ses lèvres : c'est l'amour. Présent mais en retrait, bienveillant, affectueux, beau.
Les lèvres, celles de Cristina donnent envie d'être embrassés, le torse de Juan Antonio enlacé, agrippé.
On sent le désir dans cette photo, le désir charnel et pourtant une innocence plâne, une indolence.
Se laissez-aller au plaisir, au rire, à l'art, aux sentiments.
Prends- moi la main, mon bras que je ne te lâche plus. Les couleurs sont un peu estompées tel un lointain souvenir, un rêve. Regarder cette affiche peut-être aussi douloureux que de se réveiller et de réaliser que ce n'était qu'un doux rêve, que la présence de l'amant n'était qu'un songe.
Les cheveux d'Elena et de Cristina : la grâce, lâchés au vent ou rangés à la va-vite, un chignon de rien, les mèches couvrent une partie du visage, elles leur frôlent le cou, couvrent une partie de leur visage. je veux passer la main dans leur cheveux, je veux qu'on me passe la main dans les cheveux.
Ils semblent ne former qu'un. 3 corps, 3 bouches : 1 homme, 2 femmes. L'une blonde incandescente, l'autre brune brûlante : Ils se touchent à peine. Peut-être si'ls se touchaient vraiment, ils s'enflammeraient?
Je les contemple comme ils contemplent la vie. Revenons aux premières scènes du film. J'aimerais avoir cette rencontre fortuite : ne pas avoir peur d'une proposition soi-disant indécente. Je ne veux pas me ranger derrière ces principes, ces manières, ces évidences "qu'il ne faut pas". Cette arrogance de croire que ce n'est PAS BIEN, de croire qu'il y a mieux ailleurs.
Y-a-t-il vraiment mieux q'un picnic sur les hauteurs de Barcelone? Que de se perdre dans l'autre? d'en être étourdie et de se retrouver béate, les lèvres entreouvertes, les bras ballants cherchant l'étreinte.
Ca fait mal de savoir que c'est ça. Ca fait mal de savoir que c'est ça et rien d'autre et que ça n'est déjà plus. L'étreinte est terminée, le sommeil est arrivé, l'éclat de rire étouffé, l'amant s'en est allé...
Cette affiche dit beaucoup de ma vision de l'amour, de mon Barcelone, de ma vision de la beauté, de ma langueur.
Pourquoi attendre? Parce que oui, on ne sait pas toujours ce que l'on veut et ce que l'on veut n'est pas toujours ce dont nous avons besoin. Mais arrêtons-nous là, j'en ai déjà le coeur serré, le ventre noué.
Dieu que ce ventre parle pour moi. Avec moi, c'est plus de ventre que de mal. Depuis que je suis petite il est la tour de contrôle de mes douleurs et de mes appréhensions.
A 6 ans, vomir me faisait pleurer toutes les larmes de mon corps.
A 14 ans, mon ventre se nouait dans la nuit à imaginer mes parents divorcer.
A 16 ans, il se tordait lorsque je connus les premières peines d'amitiés.
A 21 ans, il convulsa, se retourna, se ferma à la perte du premier amour.
Et depuis, je le ménage tellement que je ne prends plus le risque de le contrarier. Mais ce n'est quand même pas mon ventre qui va décider pour moi!
Tout le monde dit qu'être irrationnel c'est se laisser importer par son coeur. Oui, c'est vrai, mais le coeur n'est qu'un opérationnel, un messager dans cette affaire qu'est l'amour. Le roi, celui qui a le droit de veto, celui qui laisse passer ou empêche avant même que le moindre sentiment ne puisse éclore : c'est le ventre. Le coeur est déjà à l'ouvrage sinon à quoi bon battre.
Ma nouvelle résolution 2009 : ne plus laisser mon ventre commander!
dimanche 16 novembre 2008
Le jour où j'ai compris ce qu'être de droite voulait dire
J'ai commencé à comprendre pourquoi le mot proactif usité à tout- bout- de -champ ces derniers temps est bien plus qu'une des qualités clés pour réussir et construire sa vie.
Dans le mot proactif pointe déjà l'idée d'un certain déterminisme aussi contradictoire que cela puisse paraître.
Je suis proactif, je sais où je vais, j'ai mon chemin tout tracé. mais d'où vient une telle détermination? Notre éducation tant familiale que scolaire y joue sûrement un grand rôle, nous pousse dans telle ou telle direction. Ainsi arrivés à l'âge adulte nos décisions nous paraissent naturelles, évidentes.
Et c'est là que l'image qui colle aux gens de droite se révèle pertinente. Lorsque la détermination d'un tel écarte jusqu'à la négation le doute, la difficulté de l'autre. Quand c'est le marche où crêve qui devient roi. Quand celui qui contemple les diverses options qui s'offrent à lui ne sait pas quoi choisir est perçu comme un passif donc inefficace.
Mais si le problème était que certaines personnes ne connaissent tout simplement pas les options, les possibles, ne savent pas qu'il y a tout un monde, plein d'opportunités au-delà de ce que leur éducation leur ont permis de voir jusqu'à présent! Là faillit le rôle fondamental de l'éducation, de l'information en d'autres termes le rôle de l'école républicaine.
Etre de droite signifierait-il manquer de patience, de tolérance envers ceux qui n'ont pas (encore) la chance d'être déterminés, décidés ( par qui d'ailleurs? ). C'est tout à leur avantage, je suis tentée de dire, puisque peut-être en eux naîtront des ambitions moins évidentes mais toutes aussi nobles.
Là où le système libéral pousse son incompréhension et par extension son intolérance au plus haut point est lorsque cette société ne tend pas la main à ceux qui ne savent pas vers où regarder, se tourner, où pire encore lorsque cette société considère que ce n'est pas son rôle de mettre à disposition les outils afin de permettre à tous à chacun de bien choisir sa vie et de connaître même l'embarras du choix:)
samedi 15 novembre 2008
Le parano show du zapping
Trouvant cette critique plutôt juste sur la bombe à retardement que peut constituer un assemblage d'images et de paroles aussi forts en contenu et en sens accentué par l'absence totale de commentaires.
Je vous laisse méditer sur le poids des mots ( et de leur absence) et du choc des photos...
Critique par iscarioth - le 17/01/2007
Le droit de citation : un principe du droit français sur lequel repose le Zapping de Canal Plus. Pour donner une brève explication, chaque oeuvre audiovisuelle diffusée à la télévision est protégé par le droit d'auteur. On ne peut pas reproduire ces oeuvres sans l'autorisation des titulaires des droits d'auteur. Seulement, il existe des exceptions à cela, dont une exception appelée « le droit de courte citation ». Citer une oeuvre pendant une courte durée est autorisé, surtout si l'oeuvre produite ensuite revêt un caractère pédagogique ou informationnel.
Pédagogique et informationnel, le Zapping ? Ca se discute. Sur le premier point, en tout cas, on est d'accord : le programme investit la courte citation. Sur un peu moins de cinq minutes de Zapping quotidien, environ vingt « zaps ». Ce qui nous donne une moyenne de quinze secondes par séquence extraite. Une furtivité qui pose plusieurs problèmes. Tout d'abord, un problème de concentration. Les « consommateurs » réguliers du Zapping s'en sont certainement rendus compte, surtout s'ils regardent les compilations à la semaine ou à l'année, il est difficile d'avoir conscience, à chaque moment, du défilement des images. Les séquences s'emboîtent les unes aux autres. Sorties de leur contexte puis assemblées, ces images génèrent un sens nouveau, un discours. Si bien qu'il est parfois effrayant de remonter le fil de sa pensée, après avoir visionné le Zapping. Cas concret : le Zapping est terminé, je me lève pour aller me chercher une boisson dans la pièce d'à coté. Une phrase me vient en tête, je n'en comprends pas forcément le sens ni la provenance, mais elle est là, elle résonne. En faisant l'effort de savoir d'où m'est venue cette idée, je parviens à retrouver le fil de ma pensée, à dépister quel est l'imbriquement d'images qui m'a amené à cette « conclusion mentale ». Une prise de conscience qui peut effrayer. Les images, assénées, dénaturées, sorties de leur contexte puis retravaillées par l'intermède du montage génèrent un discours furtif, qui se forme clairement dans les esprits, mais dont il est toutefois difficile d'avoir conscience et de contrôler.
Le Zapping, une grande manipulation ? Mais comment est-ce possible ? L'émission est la plus neutre possible, la preuve en est qu'elle ne se permet aucun commentaire, ne faisant que rapporter des moments vus et entendus. Oui, mais. Il n'y a pas travail plus engagé et pernicieux que le travail de montage. Toute image montée est une image mise en scène et donc, une image engagée. L'enchaînement des images génère un discours. L'émission ne peut revendiquer aucune neutralité. On peut même définir une tonalité. Le zapping, s'il faut définir son esprit, est politique et pessimiste. Politique, dans le sens où il révèle les contradictions de chaque politicien à forte résonance médiatique. Pessimiste, dans le sens où le Zapping fait s'enchaîner les constats désastreux et alarmistes. Réchauffement climatique, fracture sociale, endettement, guerre, manipulations, mensonges, violences... Après une heure de Zapping, il vous prendra l'envie d'aller chercher le noeud coulant et de vous pendre, tellement l'imbécillité humaine est présentée, chaque année, comme incurable. Le paradoxe, c'est que le Zapping joue de ce discours alarmiste. Souvent, l'émission se fait la caisse de résonance des journaux télévisés propageant la peur, avant de citer les paroles d'un sociologue ou analyste des médias témoignant de la mécanique médiatique de la terreur et de la paranoïa. Le Zapping propage ce qu'il dénonce et dénonce ce qu'il propage. Ironiquement, le Zapping 2006 a été titré : « Parano Show ».
A la différence d'Arrêt sur images, qui fonctionne sur le même principe du droit à la courte citation, le Zapping ne laisse pas au spectateur le temps de cogiter. Celui-ci est gavé comme une oie télévisuelle d'images en tout genre. Impossible parfois, de suivre le rythme, de se concentrer sur la provenance de l'image, d'anticiper une contextualisation. On se prend tout dans la gueule, l'expression est appropriée. A la lecture de cette critique, les plus conservateurs d'entre nous, n'ayant pas encore découvert le Zapping par eux-mêmes, pourront s'exclamer qu'il faut interdire à tout prix cette émission dangereuse, partisane, qui détourne les images de leur sens originel. Ce serait faire bien peu confiance aux gens. Pendant longtemps, la lecture a été considérée comme dangereuse. L'Eglise et l'Etat avaient peur que les « mauvaises lectures » ne détournent les masses laborieuses du travail pour les amener sur les sentiers de la perdition et de la révolution. Il fallait alors interdire certains livres, pour protéger ces « lecteurs éponge » qui risquaient de s'imbiber des pires insanités. Beaucoup s'inscrivent dans le même mode de pensée, aujourd'hui, face à ce que véhicule la télévision. Dire que certains programmes télé sont dangereux aujourd'hui, c'est un peu comme quand on proclamait, hier, que certains livres étaient à proscrire.
Le Zapping fait peur autant qu'il peut être formateur pour l'esprit. Il s'agira pour le spectateur de prendre du recul avec ce qu'on lui montre, de se servir de ce qu'il voit pour rebondir sur de nouvelles réflexions. Là, on pourra considérer le Zapping comme hautement pédagogique. En résumé : le Zapping, comme une vérité terrorisante, non, comme un stimulant à la réflexion et à la prise de recul, oui.
lundi 3 novembre 2008
dimanche 12 octobre 2008
Offset your transport : plant a tree with treedoo.org
Treedoo offre la possibilité aux particuliers et aux entreprises de compenser volontairement leurs rejets de CO2 en plantant des arbres en Afrique.
Nos projets s'inscrivent dans une véritable logique de développement durable puisque nous incitons nos clients à adopter des comportements plus respectueux de l'environnement et que nos projets favorisent le développement local de régions déshéritées en Afrique.
A terme notre projet permettra de développer 6 000 emplois et nous financerons des projets dans les domaines sanitaires et éducatifs.
Nos partenaires sont la Croix Rouge Malgache et notre relais sur le terrain, Neo.
www.treedoo.org
Join the treedoo community. Together we want to plant 50 000 000 trees in Madagascar and therefore reduce 7 500 000 tons of CO2. Help us to make it happen.
When you have to take a flight, compensate your carbon emission by planting trees.
Plant trees for only one Euro or less than one pound on treedoo.org and contribute to act against global warming.
www.treedoo.org
Guingamp - Paris départ 19h36
Je n'aime pas les dimanches soirs.
Ca sent la viande froide emballée dans du papier aluminium mangée vite fait sur un coin de table.
Le dimanche soir te martèle une heure avant le départ de "dépêches- toi, on va rater le train", de "t'as fait ton sac" jusqu'à te donner la nausée au moins jusqu'au Mans.
Le dimanche soir c'est une conversation trop solennelle, trop plein de non-dits et souvent absurde autour d'un dernier verre. Un faux calme avant la tempête sur tout ce qu'on ne s'est pas dit pendant 2 jours, d'ailleurs il y avait une bonne raison à ça.
Je n'aime pas les dimanches soirs parce qu'en une heure ils te dépouillent de tout : de ton calme, de tes bons moments du weekend, de ton envie de repartir bref ça te sape le moral d'un coup.
C'est cette envie de pleurer, de s'énerver, de rester, d'être loin et même de n'être jamais venu!
Aux 7 coups de l'horloge qui annoncent 19H , c'est comme chez Pavlov, le corps et l'âme savent qu'ils n'y a plus qu'une chose à faire : PARTIR.
Comme si le présent était suspendu, tout et tout le monde rôdent et participent au départ.
Quoi de plus angoissant que de partir sans horizon lointain. Un mur semble s'être abattu, on ne voit pas plus loin que la gare de Guingamp, que l'horaire affiché sur le billet de train.
Tout converge vers le moment fatidique où l'alarme retentira et les portes se refermeront.
Puis ce sont les sièges confortables et intimistes du train qui te coincent entre la clim' trop forte pour un mois d'octobre, le voisin qui occupe tout l'accoudoir et les sacs qui empêchent d'étendre les jambes. Tout ce petit univers impersonnel finalement joue bien son rôle de SAS.
On entrevoit un horizon. On regarde l'heure et on se rend compte qu'il n'est même pas 20 heures, on sort un livre, on envoie un texto, on plannifie son lundi soir. La vie reprend le dessus, on est plus oppressé par le présent, le démon du dimanche soir ne nous possède plus. le futur fait de nouveau place et le passé revient pour nous rappeler que l'on a passé un bon weekend....
mardi 30 septembre 2008
Petite sagesse du quotidien
Prends l'air, un bon bol d'air au sens propre du terme. Laissons les appartements étriqués, les rues bondées, le métro qui comprime.
Profitons de l'été indien breton : les champs jaunis qui s'étendent à l'horizon, les rouleaux de paille : l'ESPACE.... mmmhhhmmm... on respire un bon coup et on lâche prise.
On reprend le temps, ce temps qui ne fait que nous échapper.
Les parisiens ( les vrais, j'entends, ceux qui prennent leur voiture entre 2 arrondissements) ne comprennent pas vraiment ce qu'est la province.
Il n'y a pas de grande différence entre Nantes, Bordeaux ou Paris (mises à part la taille, la mentalité); mais s'il a bien un truc qui est propre à Paris en France, c'est le rapport au temps. Savoir gérer son temps demande une réelle adaptation aux nouveaux débarqués dans la capitale, il faut renoncer à contrôler son temps.
T'as deux heures devant toi : ne pense pas que tu en feras quelque chose. Tu apprendras ce que j'appelle les temps bâtards : assez de temps pour s'ennuyer, pas assez pour faire un truc.
En province, on contrôle son temps, on a le temps de faire milles choses à la fois, les lieux, les gens ne nous échappent pas. On peut aller dans tel quartier, prendre un verre dans tel bar, passer chez pierpoljak et toujours être à l'heure pour la soirée. A paris, c'est tellement difficile de tenir son agenda, qu'être en retard est devenu un snobisme si ce n'est une politesse...
Tout est résumé dans cette phrase de ma grand-mère alors que je m'apprêtais à prendre mon train. " Maintenant, il faut toujours se dépêcher, on ne fait que courir...".
Et c'est vrai, et yen a marre. On prend plus le temps de se dire tiens qu'est-ce qu'on fait aujourd'hui que déjà le dernier métro est passé, que la séance est commencée, bref qu'on est déjà en retard.
dimanche 20 juillet 2008
On les voit le sourire aux lèvres...
Vous jetez un coup d'oeil à votre droite : votre voisin est simplement en train de consulter son portable. Vous retournez alors à votre lecture et les marmonnements reprennent. Un nouveau coup d'œil à droite : " Il parle tout seul ou quoi mon voisin? " et là c'est le déclic :
" aahh mais il est au téléphone". Les écouteurs reliés au téléphone auraient dû vous mettre la puce à l'oreille!
J'avoue, je suis peut-être bêtement accrochée aux conventions que requièrent toute conversation téléphonique mais où sont passés les usuels "allos", " comment ça va? " qui accompagnent le début de toute conversation et adoucissent l'intrusion dans la vie de l'interlocuteur.
Ces nouveaux communicateurs mobiles semblent reprendre tout naturellement une conversation "réelle" interrompue un peu plus tôt. Il y a des chuchotement, des silences - qui nous laissent croire à tort que la conversation est finie-. Le rythme des phrases, de la conversation est exactement celle d'une conversation en face-à-face à la différence près qu'ils manquent la gestuelle, l'expression du visage qui en disent plus que les mots.
La sonnerie ne retentit plus, la conversation s'arrête comme elle a commencé. ils partagent leur moindre moment de la journée...et nous avec.
Attardez-vous sur votre voisin, ses gestes, son regard sont adoucis comme feutrés. Il est à nouveau dans son salon. On imagine la personne à l'autre bout du fil en train de faire la vaisselle, le ménage, dans son train-train quotidien qui devrait pourtant nous être étranger.
Je vous l'accorde, le portable ne devrait être qu'un instrument qui sert la communication.
mais est-ce à dire que les circonstances, les lieux, notre environnement ne nous conditionnent plus, ne conditionnent plus nos discours, nos rapports aux gens?
Que je sois chez soi, au travail, dans le métro, je peux recréer ma bulle d'intimité au téléphone. Mes histoires de cœur, mes épanchements ont lieu d'être dans un lieu public? Serait-ce la fin de la nette distinction entre la sphère privée et la sphère publique?
On peut désormais tout partager, tout communiquer où l'on veut, quand on veut.
Peut-être que dans cette surenchère dans l'exposition personnelle, chacun cherche son quart d'heure de gloire. Rendre exceptionnel le quotidien dans ce qu'il offre de plus banal.
Mais ce serait trop simpliste de réduire cette soif de l'exposition, du partage instantané à cette hypothèse.
Je crois que l'on pourrait regarder également de ce côté : " Sommes-nous ce que faisons? " et surtout " sommes-nous SEULEMENT ce que nous faisons?"
Si nous prenons l'hypothèse que oui... en effet, il faut que tout ce que nous fassions soit sublimé. A peine vécu, déjà partagé, déjà publié, exposé. Comme si la non-exposition de nos dernières vacances, de nos soirées les rendait inexistantes ou pire sans intérêt. Ces moments ne comptent que parce qu'ils contribuent, participent de notre personnalité. En les partageant avec le maximum de personnes , nous y cherchons une sorte d'approbation et de status.
Tout est " EX", nous sommes génération "EX"
EX travertis
EX posés
EX petit-ami
EX trapolés
EX igeants
OUT?
Ce qui me mène tout logiquement à me demander, où en est le IN? mon moi, mon vrai, mon chez- moi, mon jardin secret, la confidence
IN vitation
IN touchable
Ces deux derniers mots touchent deux extrémités : tu peux venir mais tu ne m'auras pas, tu ne me saisiras pas, tu ne me cerneras pas. S'y mêle une certaine agressivité dans cette défense. On défend son territoire, son chez-soi.
Le monde les relations fonctionnerait comme une grande vitrine.
Regarde ce que j'ai fait le weekend dernier, qui je fréquente et je te dirais qui je suis... mais pas trop, sinon je n'existe plus. Respecter les codes pour faire partie de la mouvance mais savoir s'en distancer pour trouver sa place.
J'existe parce je fais ce que tu ne fais pas. J'existe parce que tu me regardes.
Le border-line est roi au royaume de la relativité.
samedi 19 juillet 2008
Le jour est peut-être arrivé
Tout a commencé il y a environ 3 mois au cours d'une conversation téléphonique d'une heure avec un inconnu (enfin l'ami d'un pote), sur l'importance d'avoir un projet et de définir le sien et, tâche plus laborieuse, de le réaliser.
Depuis, pour ainsi dire, j'écris.
Je suis passée par le cérémonial du choix du carnet, les gribouillages dans le métro, les petites joies de se surprendre par une pensée bien enfouie enfin mise à jour.
Mais comme il est difficile d'ouvrir les pages du carnet et de faire face à la page blanche. Non par manque d'inspiration : lever le nez dans les rues de Paris ou d'ailleurs suffit à me donner l'envie de noircir une page. Non, la difficulté est de structurer ce magma de pensées qui dégouline à la surface de ma pensée, sans distinction, ni limites, et qui se laisser couler au fil du jour et de la nuit.
La sensation que le temps passe, que les intuitions s'envolent, m'échappent me procure une petite angoisse. Cela se renforce d'autant plus lorsqu'une autre intuition fait place et qu'elle complète une plus ancienne. Pourquoi n'ai-je pas encore écrit noir sur blanc la précédente? Tout s'imbrique sans ordre ni logique mais l'intuition, le lien reste là.
Alors je suis là aujourd'hui, assise sur cette chaise pour écrire ses intuitions avec l'illusion de les retenir; et qu'elles constitueront un jour, j'espère, les pierres d'un système qui a du sens, qui tient debout.
Dernièrement, la lecture d'un article m'a également poussé à passer la barrière. Un article sur le langage, notre rapport à la langue (maternelle/étrangère) et notre rapport au monde.
Cet article : j'ai déjà voulu l'écrire tant de fois. (voleuse de sujet!) Combien de fois, je me suis émerveillée devant les pouvoirs d'une langue étrangère, de la façon dont elle nous protège, nous donne du courage, façonne notre vision du monde, notre psychologie.
J'aimerais aussi parler de tout ça. J'ai envie de rendre à mes voyages ce qu'ils m'ont apporté, j'ai envie de parler de tous ces paysages que j'ai eu la chance de découvrir. J'ai envie de rendre hommage aux lieux, aux villes. J'ai envie d'évoquer la chaleur de la Louisiane, l'odeur de la Turquie, la tombée de la nuit en Sicile et le ciel espagnol, de parler du pourquoi certains font une décision et d'autres prennent une décision.
J'ai envie de parler, de montrer ces petits détails qui m'émerveillent, m'amusent à chaque coin de rue, de ces envies d'ailleurs, de ces photos qui immortalisent l'éphémère, des autres.